Où en est la planification à la française ? Connait-elle un vrai regain comme le pensent certains ? Les plans (PLUI, PLH, PDU), schémas (SCOT, SRADDET) et autres formes de planification ont le vent en poupe. Cela tient à la montée généralisée en échelle (intercommunalités, régions, métropoles), à la multiplication des injonctions mobilisatrices (transition énergétique, mobilité propre, sauvegarde de la biodiversité) et à l’intense production législative de ces dernières années (MAPTAM, NOTRe, ALUR, demain ELAN…). D’autres voix s’élèvent pourtant « pour montrer l’épuisement d’une rationalité planificatrice qui n’a pas bougé dans ses grandes croyances depuis la loi d’orientation foncière de 1967 » pointe Martin Vanier, l’un des coordinateurs du dossier. Sur le mode du « (ré) inventer » (Paris, La Métropole, la Seine, et Toulouse, Nantes, Angers et d’autres), de nouvelles modalités de conduite stratégique des maitrises d’ouvrage voient le jour. Où en est-on aujourd’hui ? L’exercice de la planification a-t-il encore un sens pour les villes comme pour les territoires ? A quelles conditions ? Et quid de la planification commerciale, la plus délicate à mettre en œuvre ? C’est l’objet de ce dossier d’apporter des réponses à travers des dialogues de professions et des analyses d’experts. Martin Vanier a une conviction : « La planification n’est plus le champ des certitudes qu’elle a prétendu être dès le départ ». Elle est sans doute plus modeste dans son objet. Pour autant, son manque de souffle n’annonce probablement pas sa disparition.
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L’invité : Anne Querrien
Par Urbanisme