01 RÉCOMPENSES
Ce projet a reçu plusieurs prix pour son caractère innovant :
Prix 1 : LAURÉAT de l’Appel à projets BBC en 2010 par l’ADEME et le CSTB
Prix 2 : FINALISTE du Trophées BATIACTU construction et innovation en 2011
Prix 3 : LAURÉAT du prix NÉOPLANÈTE par le Ministère de l’écologie en 2012
02 INTRODUCTION
Identité environnementale
Le Grenelle de l’environnement fixe un objectif de réduction de la consommation énergétique du parc des logements français par un facteur 4 à l’horizon 2050.
Les Français les plus concernés sont des familles de 3 à 4 personnes habitant des logements anciens, souvent ‘énergivores’, dont il faut réduire la consommation énergétique avant de penser aux énergies renouvelables.
Cette maison construite dans les années 1910 à Montmorency illustre complètement ces logements ‘énergivores’ qui ne prennent pas en compte l’économie globale dans le long terme.
Mon envie a été de réhabiliter cette construction à la manière d’une maison solaire passive en réduisant les besoins énergétiques, mais en augmentant la valeur d’usage. Vivre dans une maison passive ne veut pas dire vivre en vase-clos dans un bocal ou un réfrigérateur aux techniques d’avant-garde. Il faut voir l’habitat globalement et non comme une machine technique sur laquelle on pourra faire des calculs types, mais étudier l’environnement immédiat, l’ensoleillement, la qualité de vie. La prise en compte des scénarii possibles de ventilation naturelle, d’éclairage naturel revêt un caractère original car on ne s’intéresse pas à un objet technique mais plutôt à une demande d’intégration, une approche globale pour réaliser un produit « bâtiment » performant. Les ouvrants captent ainsi et optimisent la lumière naturelle afin de devoir recourir le moins possible à l’éclairage artificiel.
Afin de compacifier la forme en L existante, le bâti nouveau s’inscrit dans un rectangle, moins déperditif.
A emprise constante, le projet s’efforce de gommer les irrégularités des volumes existants afin d’augmenter le volume habitable à surface déperditive constante.
Cette construction est conçue pour plusieurs générations, une maison « durable » faite pour durer où on a plaisir de continuer à vivre.
Dans le cadre de la démarche de développement durable, un plan d’actions suivant 4 axes, déclinés en 13 objectifs HQE porteurs d’une dynamique de changement.
03 UNE EXTENSION « COFFRET »
Agrandissement inclusive
Afin de répondre à la contrainte liée aux travaux en site occupé, et d’accroitre la performance thermique du bâtiment, une sur-enveloppe est née.
Ce contenant parvient à fusionner le projet et l’existant en un seul volume simple et compact.
Le volume bâti augmente ainsi sans provoquer d’augmentation de la surface de l’enveloppe.
Architecturalement l’extension semble avoir toujours existé.
Le contenant devient aussi une peau active, assure la circulation des différents fluides tout en permettant d’isoler l’ensemble de la maison de manière très performante.
L’extension est constituée par l’espace créé entre l’existant et la nouvelle enveloppe.
Le projet met ainsi en regard le mur en meulière et le mur rideau suspendu en bois, générant un espace double hauteur baigné de lumière.
On habite la sur-enveloppe.
04 INNOVATION ENVIRONNEMENTALE ET QUALITÉ DE VIE
Dispositifs environnementaux
Le bâtiment, qui a reçu de nombreuses distinctions environnementales et architecturales, intègre des dispositifs environnementaux innovants pour produire une architecture contemporaine.
a / La VMC double flux avec récupérateur de chaleur est positionnée dans l’épaisseur de l’isolant, ce qui évite des faux-plafonds et permet de profiter de l’inertie. Ainsi aucune gêne aux occupants durant les travaux.
b/ La toiture plantée et la terrasse en Nidagreen crée des espaces extérieurs tout en participant au cycle de l’eau en déphasant les pics d’eau pluviale.
c/ Le chauffage par le sol alimenté par une chaudière à granulé bois crée une sensation très confortable tout en permettant une grande sobriété énergétique et en libérant les murs.
d/ L’isolation par l’extérieur très performante a permis de supprimer les ponts thermiques et de réaliser les travaux en site occupé en minimisant la gêne des occupants. 24cm de de laine de verre, en double pose croisée de 12cm, mais d’une manière respirante avec une lame d’air.
Au rez-de-chaussée la meulière reste apparente (demande de l’architecte des bâtiments de France) une isolation intérieure en fibre de bois est mise en œuvre.
e/ Les doubles vitrages thermiquement renforcés (remplissage argon) et acoustiques parviennent à profiter des gains solaires hivernaux, tout en restant à l’ombre du feuillage du chêne en été.
f/ Volet roulant isolé et double paroi de manière à diminuer les déperditions nocturnes et à assurer un confort optimum de jour comme de nuit.
g/ L’étanchéité à l’air concourt à l’élimination des courants d’air et à la sensation du confort.
05 DES ESPACES GENEREUX ET OUVERTS
Continuité intérieur / extérieur
Un mur rideau double hauteur avec de grands éléments vitrés laisse entrer la lumière et donne une continuité entre intérieur et extérieur.
Le coulissant d’angle s’ouvre complètement sans poteau entre les deux panneaux qui coulissent. Toute la façade est suspendue.
Un rythme aléatoire du calepinage de ce mur-rideau recréer un dessin de style « néoplasticisme »
Les couleurs visibles en façade sont des couleurs primaires bleu, jaune, rouge. Elles apportent de la gaieté et de l’originalité
Photographies : Michel Colson
Par Catherine Bonnier Architecte DPLG